films corses


Cinéma, Culture / dimanche, décembre 1st, 2024

Films corses

Dans un débat en cours sur la critique de deux films « corses » «  Un royaume » et «  A son image »  j’apporterais bien mon avis, décalé sans doute par rapport à celles et ceux qui ont vécu plus ou moins directement les événements retracés, un regard de l’extérieur, plus basé sur le cinéma que sur l’histoire.

 Les deux d’ailleurs renvoient à cette même attitude, ou plutôt à un vieux réflexe : des films corses pour les corses. Cela me rappelle l’agacement, lorsque je le filmais, du cinéaste Amos Gitai qu’on voulait à tout prix enfermé dans un rôle de ‘ »meilleur ambassadeur » du cinéma israélien. Il se sentait surtout cinéaste, un artiste, un créateur au-delà de sa nationalité. Ici, le cinéma, comme la littérature, parlent bien au-delà d’un message interne pour une communauté, pour un public limité. Même si les deux films évoquent à leur manière à des époques voisines les  luttes fratricide en Corse, luttes politiques ou mafieuses. Et racontent évidemment des histoires de ce territoire.

L’un, inspiré du livre de Jerome Ferrari « A son image » réalisé par Thierry de Peretti reprend en grandes lignes des thématiques développées dans son précédent film « Une vie violente « . Il y a pour le coup une sensation de redite tant la manière de filmer semble similaire, la narration identique alors que tout dans le livre de Ferrari invitait à une distance, un mystère, un charme. Thierry de Peretti en introduction à son  film lors de la projection au Festival de Lama disait : » ne pensez pas au livre » . L’exercice semble difficile voire impossible. On aimerait bien s’en détacher mais on y revient et on est déçu. Mis de côté l’essence même du livre, voire la scène principale qui en faisait sa force, ainsi qu’une certaine réflexion à l’image…  Il manque en somme  une dimension.

Et cette dimension, dés le premier plan, on y est englouti dans «Un royaume » . Sons et images du plan séquence d’ouverture nous plonge en immersion totale avec un monde, un pays, une âme. Ce que n’aurait sans doute pas renié Jerome Ferrari d’ailleurs tant tous ses livres sont imprégnés de cette dimension. Et cette dimension est maintenue de main de maitre par Julien Colonna d’ abord par une qualité d’images  exceptionnelle reposant sur les regards et les silences. Et parmi ceux là il est juste de reconnaitre la puissance du jeu de l’actrice principale Ghjuvanna Benedetti. Exceptionnelle. Premier film pour le cinéaste, premier rôle pour elle. Il se dégage de ce chef d’oeuvre absolu une puissance des émotions qu’il nous arrive assez rarement de ressentir dans le cinéma. Ça creuse, un trou, un abime, ça tisse des liens, des histoires, ça construit le récit d’un drame. Partagé sans doute par plus d’un, mais rendu accessible par la puissance de ce cinéma; Merci et bravo.

Une réponse à « films corses »

  1. Je suis tout à fait en accord avec toi le royaume est un film absolument superbe réussi par l authenticité du jeu des acteurs et notamment Ghjuvanna Benedetti et de la vendetta
    ça fait du bien par rapport à certains films sur la corse trop caricaturaux

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