CATANIA

Venir en Sicile et ne pas aller à Catania et monter sur l’Etna serait folie. J’ai pris un bus, 4H30 pour traverser d’Ouest en Est et je me suis retrouvé logé chez l’habitant grâce au site Home exchange. La probabilité de tomber sur un couple de militants de gauche, s’occupant d’une association de défense du patrimoine local était minime, bingo : ils m’ont permis de me trouver à une manifestation de défense des droits des femmes, contre la société patriarcale et la culture du viol. Un énième viol à Palerme a provoqué une réaction dans toute la Sicile. » tu touches à une , toutes nous répondront » Bravo. Et loger chez l’habitant permet ce genre de rencontres, en restant sur son bateau c’est plus difficile…

Ensuite dans la même journée, j’ai pu aller voir la marche du temps… Oui je sais c’est idiot , il suffit de regarder une montre avec les secondes qui défilent et tu vois que le temps passe… vite. Mais avec un méridien ce n’est pas pareil. C’est physique, « naturel », c’est spectaculaire quelque part, visuel, émouvant . Donc tu as dans une immense église, un méridien au sol, avec tous les jours de l’année et tous les signes zodiacaux. Et un petit trou dans la coupole qui va donner le jour à midi précises, 13 h heure légale. Ce qui t’impressionne c’est que 15 minutes avant tu vois le cercle lumineux, là bas, loin dans la travée, et tu te dis, il doit y avoir un erreur d’heure, jamais ce cercle ne va atteindre le bon jour en 15 minutes. Et bien si. Ca n’a pas loupé. C’est totalement banal, et en même temps très beau. Je ne sais pas l’expliquer.

Ensuite visite de l’Etna. Enfin des cratères latéraux, le principal au sommet étant inaccessible depuis l’éruption de la semaine passée. Il se trouve que lorsque je suis arrivé à Palerme la ville était cernée par le feu, et trois jours avant mon arrivée à Catania l’Etna était en éruption. C’est une amie de mes hôtes qui m’ a emmené et évité ainsi la face Sud où semble t il tout le monde se bouscule, et emmené sur la face Nord. Ce qui frappe c’est la verdure, tout est vert. C’est que la lave fertilise les sols. Cela reste la raison principale de l’acharnement des populations à vivre sous un volcan non éteint . Ça pousse ! Il m’a semblé aussi en écoutant divers « cataniais » qu’il y avait un côté bravoure, à rester vivre là, quelque chose qui forgeait leur identité, d’être fiers de vivre ici parce que justement c’est dangereux, pas commun, comme un lien qui fait l’identité en quelque sorte.

Donc verdure, plante, arbres, pins larriccio, bouleaux, coulée de lave, gros blocs tombés du ciel sous forme de bombes, cratères, et grotte souterraine crée par une coulée de lave avec une histoire incroyable. Imaginez vous un puits et un escalier qui permet de descendre au fond. Et bien durant des siècles les habitants durant l’hiver remplissaient ce puits et cette grotte de neige en la tassant , elle devenait de la glace dure et ensuite, l’été, par l’escalier ils découpaient des blocs de 30 kg qu’ils redescendaient dans la vallée à dos d’âne et commercialisaient par bateau jusqu’à Malte ! Pour éviter la fonte, la glace était entourée de fougères. Impressionnant. Un immense congélateur avant l’heure, à flanc de volcan.