Humeurs de Voyage (1)
Je pensais voyage, poésie, voile, navigation, aventure.
J’ai vu et entendu tourisme, plaisance, vacances, croisière, sport nautique.
J’imaginais lecture, écriture , contemplation.
J’ai vécu nez dans le guidon, pannes et réparation.
J’imaginais déconnecté. Mais tous les instruments sont sur ordi et téléphone et à part loin des cotes il y a du réseau partout…
J’ai dû rêver trop fort comme disait Bashung. Retour au réel.
Les marinas à 100 euros la nuit, une clientèle super friquée, des esclaves qui astiquent les bateaux, mais où sont les marins d’antan? Et où est il possible en fait de passer ce qui devient de plus en plus cauchemardesque entre réchauffement climatique et tourisme de masse, j’ai nommé: le mois d’août? La réponse la plus évidente serait sans doute en pleine mer mais il faut avoir la capacité de tenir longtemps et ce n’est pas mon cas. Alors par bonheur, lors de cette navigation vers Athènes, il y a eu la découverte de tout petits endroits cachés, gratuits de port , où il n’y a quasi rien, et où tu peux te poser quelque temps. Enfin en mai ! Qu’en est il de juillet/août ? aucune idée. -Et quand je regarde la carte , même en lorgnant vers l’Atlantique, Sardaigne, Tunisie,,Croatie,Baléares, etc, tu te dis qu’il va falloir jongler pour échapper aux chaleurs et à la surpopulation touristique… Evidemment tout cela était hautement prévisible, mais quand tu fais un rêve tu fais celui qui ne veut pas voir… Pareil pour le bateau. Grand soleil 42. Un rêve. Quand tu le vois tu te vois naviguer dessus. Tu ne veux pas voir qu’à plus de 30 ans , c’est déjà un vieux gréement en fait, et que tout ce qui était d’origine va te péter dans les mains, qu’il va falloir remettre l’équivalent du bateau pour tout réparer et que tu n’ as pas les moyens. Rattraper logiquement par la réalité , la durée de “l’aventure » sera sans doute plus courte. Elle restera certainement passionnante à bien des égards…
Il n’en reste pas moins qu’avec la pleine lune, les reflets sur la mer, seul à la barre dans la nuit , vers 3 h du matin, tu ressens une plénitude, une sensation de liberté intense qui te fait perdre la notion du temps. Et c’est bon.
à suivre
