CARGOS ET OISEAUX


voyage tamarone / dimanche, mai 14th, 2023

Je te donnerai… tous les cargos tous les oiseaux.

C’est drôle, les deux marins à bord, avec leurs cheveux au vent ont été surnommés il y a bien longtemps les “deux Polnareff“. Et c’est un air de cet artiste qui m’est venu en tête durant la navigation. Autant vous dire que nous n’avons pratiquement pas croisé le moindre voilier de la Corse à la Grèce. Bon allez 5 peut être en régate autour d’une ile italienne. Par contre des cargos ! Des dizaines. Partout, en permanence. À l’image du monde, le commerce est roi, les compagnies de transport maritime ont engrangé tous secteurs confondus, la plus grosse progression de leur chiffre d’affaires depuis le début des “années  Covid“. Ironie , le dernier cargo à l’ancre devant Athenes appartient à Amazon. C’est que le nombre d’achats en ligne a explosé et que les containers, principalement d’Asie, circulent à tire-larigueau  vers l’Europe. En plus ils en perdent en route et c’est un risque de plus à surveiller. Tout cela on le sait mais c’est toujours pareil, quand tu le vois ce n’est pas pareil, tu te demandes encore plus fortement comment cela va diminuer, s’arrêter, s’arranger ? Une prise de conscience et une baisse de consommation ? Il faudrait un optimisme voire une naïveté que je n’arrive pas à atteindre.  La contrainte sans doute avec le prix du pétrole ? Notre faculté à reproduire sur place ? Sans doute. Cela prendra du temps et nous savons qu’il y a urgence.

Et puis il y a eu les oiseaux. Ils se sont posés sur le bateau. Certains comme les guêpiers se sont laissés caressés. Ils se sont reposés et puis sont repartis après une nuit en mer.  Ça faisait du bien de les voir, un clin d’œil de la nature, du vivant en plus de l’accompagnement des dauphins. Des petits coups d’aile ça te ramène de la légèreté sur un bateau en nave, même si quand l’oiseau se met sa tête sous son aile, ça te refile des sacrées envies de couette. Evidemment le côté « passager clandestin » faisait aussi penser à ce qu’on appelle “les migrants“, toutes ces personnes en détresse déplacées par les guerres, le réchauffement climatique ou toute autre raison sociale, économique fabriquée largement par notre monde occidental, et qui dérivent sur cette partie de Méditerranée. Ces personnes dont personne ne veut, principalement l’Italie, la Turquie, mais tous les autres en fait et qui font l’objet de marchandage honteux entre pays européens, quand ils ne sont pas traités comme esclaves comme en Libye.  Ils sont en France le sujet principal pour attiser la haine, le rejet , le repli identitaire grâce à l’arme absolue : la peur. De l’autre, de l’étranger, du musulman. Quand accepterons nous l’idée qu’il nous faut accueillir toutes ces personnes? Parce que 1 nous n’avons pas le choix. 2 parce que c’est nécessaire et bénéfique à nos sociétés, comme cela l’a toujours été. Il n’est pas question de remplacement, mais de mutation vers le grand métissage , et je peux affirmer que je suis pour .

2 réponses à « CARGOS ET OISEAUX »

  1. On ne sait si les oiseaux se posent sur les cargos. J’aime à imaginer que non. Qu’ils sont et resteront ces in »terre »cesseurs avec le ciel, la mer et l’humain. Pour la délicatesse d’une poésie embarquée. Salut marin ! Que les vents te soient charmeurs.

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