Forcioli s’en est allé…


Société / jeudi, février 23rd, 2023

Philippe Forcioli

 

Un ami s’en est allé, un poète , un troubadour, un compagnon.

Philippe nous a quitté après des mois de descente , sachant sa fin arrivée il nous a laissé un dernier livre , écrit depuis l’hopital de Lyon, l’hopital de la sauvegarde. « Les impromptus de la sauvegarde »* me sont arrivés la veille de sa mort, comme un dernier clin d’oeil, comme une dernière empreinte de notre rencontre, de notre amitié.

Ça a commencé » comme souvent par un hasard des plus invraisemblables voici plus de vingt ans. En 2001 je commençais une série sur les ânes, « chacun cherche son âne », et mon ami Polo alors propriétaire d’une cinquantaine d’ânes en Vendée me parle d’un chanteur qu ‘il vient d’écouter et qui chante l’âne de son pays, la Corse. Je cherche à le joindre , pas de réponse et puis je passe voir mes amis magiciens d’Ardèche, et ils me disent: mais ce chanteur a chanté hier soir chez nous ! Ils mettent le CD avec la louange à  l’âne, sumeru de mon pays,  le téléphone sonne, le chanteur a oublié de faire signer des papiers, il arrive . S’ensuit une rencontre, un rendez vous pour le filmer à Marseille, et l’invraisemblable coïncidence d’une prochaine randonnée « musicale » programmée à Girolata l’été suivant , village où je résidais alors. On s’y retrouve,  on y chante , on y boit du vin, on discute et commencent alors vingt années autour d’un amour commun de la chanson française, de la poésie, de l’humour et de la vive discussion . Nous n’étions pas d’accord, sur Dieu, le pape, l’Algérie, et quelques autres tracasseries qui donnaient lieu à des débats épiques que nous finissions à bout de souffle, à fond de bouteille, à la limite de nos bonnes fois.

Mais comme on a  aimé ça .

Alors il est venu, d’abord à Girolata , puis à Calenzana, à Algajola, à Calvi, chanter, dire , Brassens et puis ses textes à lui,  ses merveilleux textes d’une poésie infinie. Et on se retrouvait sur nos points communs, l’amour d’une langue, et l’attachement à une époque en voie de disparition : celle où des gens écoutaient des chanteurs, des chansons à texte, sans parler ni manger, dans un genre de silence ,de respect, de mutuel partage. Un autre monde ,un vieux monde. On a fait partie ensemble de celui là . Lui a quitté le train. Il nous restera des mots, des mélodies, des gestes, des regards facétieux, le souvenir précis d’un compagnon, dans le sens de celui qui t’accompagne sur la route, un grand frère en somme.

Merci pour tout  ça Philippe. 

  • Si vous voulez découvrir ce dernier ouvrage c’est ICI 

Une réponse à « Forcioli s’en est allé… »

  1. Bonjour Laurent
    C’est Martyn, l’ami de Philippe Forcioli – l’Anglais !! Nous faisions A Pied sous le Ciel ensemble.
    Je voulais te retrouver pour échanger par rapport à Philippe – un mois aujourd’hui qu’il est parti…
    Peux-tu m’envoyer un message sur mon mail ou mon n° de portable : 06 70 67 37 03
    Amitiés
    Martyn

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *