Ultra violence


Société / mardi, janvier 24th, 2023

Ultra violence

Ainsi durant le week end de Noel, le pouvoir informait de sa volonté de diminuer la durée de droits au chômage de 40%. Tout simplement. En toute sérénité. 

Je l’appris au détour des informations délivrées par France Inter ou France Info, au volant de ma voiture ,  ne regardant plus la télévision depuis plus de 10 ans, et ne lisant plus de quotidien. Cette nouvelle était noyée dans un flot ininterrompu de propos incendiaires  sur les grévistes , soit du rail soit de la santé. Dans les deux cas, des irresponsables, des gens sans morale ni scrupules profitant des « fêtes de Noel » pour mener un chantage ignoble. L’avalanche d’interviews soit « d’usagers », soit de responsables des ministères, soit du patron de la SNCF démontraient le caractère insupportable de ces mouvements. Je n’ose pas imaginer ce qu’il en est sur les chaines comme RMC, Europe 1, pour la radio et BFMTV pour la télévision, canaux d’information, semble-t- il, prisés des français. Pour ceux qui écoutent ces medias  à longueur de journée, l’analyse des raisons de la colère  doit être plus que succincte. En fait inexistante. Il ne s’agit pas ici de se relancer dans une énième critique des « medias » à la main des groupes privés comme chacun le sait , mais de vouloir nommer cette situation: elle s’appelle violence, ultra violence même en fait . Non content de faire passer les lois à coup de 49/3 en ribambelle, de dégommer tout débat parlementaire, les mesures répétitives de démantèlement des retraites, du service public, de la santé , du droit au chômage, là du droit de grève, doivent être nommées et considérées comme d’une violence extrême. On avait connu et analysé ( un pays qui se tient sage)  la puissance de répression hallucinante lors des gilets jaunes avec la violence extrême des forces de police , violence organisée pour décourager toute vélléité de manifester. Les preuves étaient tangibles, les blessés et handicapés à vie sont là pour en témoigner. Mais cette violence sociale extrême, elle , n’est pas nommée, parce que sournoise, routinière. Nombre d’amis, n’y voient qu’une énième manifestation habituelle de la vie politique, à laquelle finalement on s’habitue . Pourtant cette dénonciation systématique du monde de travail, les preneurs d’otage osant alors qu’ ils ont du travail perturber la vie des citoyens, permet d’inverser  à moindre frais les responsabilités. Ainsi dénoncer le personnel médical en grève alors que le système de santé est en crise, inverse avec bonheur un état de fait : c’est parce que le système de santé a été progressivement démantelé que le personnel est en grève. De même la privatisation du rail, sans parler de l’arnaque de la privatisation d’EDF, a enfoncé les travailleurs du secteur dans une crise dont ils ne sont en rien responsable. Mais il est de bon ton de les dénoncer , véritables boucs émissaires, d’une crise dont ils sont en général les principales victimes. Tout cela s’appelle violence, et la violence qui naitra tôt ou tard  ne sera qu’une réponse à celle ci . Il est nécessaire de le rappeler , sans cesse, afin qu’une nouvelle fois, on puisse désigner les pyromanes, les incendiaires, les créateurs de fracture sociale: les réels semeurs de violence. 

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