Mais où sont Gilles et Jean Guy ? Eux d’ordinaire si prompts à dénoncer les violences et à défendre la communauté de destin. Ainsi un jardinier d’origine tunisienne, résidant à Carghese depuis plus de trente ans, apprécié de tous est abattu en pleine rue, de trois décharges dans le dos et pas de déclaration publique ? pas de déplacement pour la cérémonie d’hommage ? Pas un mot ? Les vies et les morts ne sont donc pas égaux sur cette terre ? Quelle est cette fameuse communauté de destin dont vous nous vantez les mérites lorsque cela vous arrange et que vous oubliez à la première occasion ? On est en droit de se poser la question. Et ma colère et ma tristesse sont immenses. Chaque mort violente doit être condamnée quelle que soit la victime. Il devrait d’ailleurs être institué depuis longtemps en Corse la fermeture de tout établissement public et privé au lendemain de tout assassinat. Pour enrayer cette banalisation de la violence. Comme un signal à nos enfants. Égaux devant la violence mais ensuite… Il suffirait donc d’être né ici pour être élevé au rang de héros national, de martyre de la nation ? D’avoir droit aux discours, aux manifestations, au comité de soutien ? Et sinon rien. Le silence. Pas un mot. Pas une représentation de la collectivité. Pas un communiqué. Laissons faire la police son enquête ? Et le temps passera sur les mémoires comme sur tous ces morts précédents, meurtres jamais élucidés tombés dans l’oubli, morts d’immigrés venus à bas prix cultiver la terre, faire les routes et les maisons et descendus dans la plus complète indifférence. Merci Dumè, merci Ava Basta d’avoir donné un nom à cette dernière victime. Salah Klai, on ne t’oubliera pas.