Littérature italienne


Culture / lundi, décembre 21st, 2020

Littérature italienne

 

Je viens de finir le livre d’Erri de Luca : « Pas ici pas maintenant ». C’était son premier livre en fait paru sous le titre : Une fois, un jour ( Non ora, non qui ) en 1992.

En le lisant, comme souvent, j’avais noté plusieurs passages dont celui-ci :

« on remarque le pied blessé du boiteux, l’œil blanc de l’aveugle, le moignon du membre amputé : le défaut attire l’attention au point qu’il suffit à lui seul à définir la personne tout entière. Ainsi la confusion des mots, à l’entrée ou à la sortie, pour le sourd ou le bègue, déclenche le rire aussi surement que celui qui tombe perd l’équilibre. Parler c’est parcourir un fil. Écrire c’est au contraire le posséder, le démêler ».

 

J’avais envie en cette période de cadeaux, de parler du bonheur que j’ai eu à la lecture de ce grand écrivain. Je n’ai pas encore tout lu de lui, je vais m’y atteler, mais si « Montedidio » est le plus connu et sans doute le plus lu, j’aimerais vous convaincre de lire « Les trois chevaux ». Je ne saurai même pas vous dire pourquoi, argumenter, essayer de vous convaincre, il est question ici d’un certain charme qui s’opère, directement lié à l’écriture. Peut-être aussi que dans ces deux livres, se marient intimement l’auteur et son œuvre, le bonhomme et son histoire. Car Erri de Luca est aussi un homme incroyable, humaniste et militant engagé.

 

Un autre écrivain italien et un autre livre m’a aussi embarqué de cette même manière : Alessandro Baricco et son « Océan mer ». De lui je crois avoir tout lu, et avoir tout aimé, de « Soie » au célèbre « Novecento pianiste » en passant par « Sans sang » ou « Trois fois dès l’aube ». Vous pouvez y aller, je dirais les yeux fermés, mais ça serait dommage, vous ne serez pas déçus du voyage. De la belle littérature.

 

C’est un endroit, ici, où tu prends congé de toi-même. Ce que tu es se détache doucement de toi, peu à peu. Et à chaque pas, tu le laisses derrière toi, sur ce rivage qui ne connaît pas le temps et ne vit qu’un seul jour, toujours le même. Le présent disparaît et tu deviens mémoire.[…]
Ce que je suis désormais, est advenu : et cela vit en moi, ici, maintenant, comme un pas dans une trace, comme un son dans un écho, et comme une énigme dans sa réponse. Cela ne meurt pas, non. cela glisse de l’autre côté de la vie. Si légèrement que c’est comme une danse. ( Océan mer )

 

 

 

4 réponses à « Littérature italienne »

  1. Pour Erri De Luca, les deux livres cités sont les préférés.
    Il y a aussi, et notamment en cette période de Noël, « Au nom de la mère »

    Résumé :
    Erri De Luca s’empare de l’histoire la plus connue de l’humanité, et l’articule autour de la figure de Marie. Ou plutôt de Miriàm, une simple jeune femme juive, fiancée à Iosef quand elle tombe enceinte, et qui sait ce que cette grossesse avant le mariage signifie aux yeux de la Loi. Sous la plume du romancier italien, l’histoire de la Nativité trouve un ancrage nouveau dans le contexte hébraïque, et se fait éloge d’un corps et d’une âme, ceux d’une mère…

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