le droit du sang ?


Société / vendredi, juin 28th, 2024

Le retour du droit du sang

L’invraisemblable retour du droit du sang. J’ai pu entendre sur une radio publique le leader du rassemblement national défendre l’idée d’un retour au droit du sang Pas de particulière objection de la journaliste. Pas d’allusion à ce que cela entraîne d’un retour au Moyen Âge, au temps de la royauté, aux expressions : » bon sang ne saurait mentir », ou le « sang bleu », entendez le bon sang des atistos.   Pas d’allusions au fait d’un retour au fondement des thèses nationales socialistes lors de la montée du nazisme en Allemagne avec l’idée d’un sang pur ? Une appartenance commune par le sang !. Il y a de quoi se faire du mauvais sang. Et surtout pas un seul mot sur cette aberration fondamentale : un enfant, né en France de parents français, ne peut être qu’un défenseur logique du projet de la République française, alors que quelqu’un venant de l’extérieur ne pourrait pas l’être. Cette espèce de ridicule affirmation est un évident mensonge. On peut être évidemment né d’arrière arrière grands-parents français  et français depuis plusieurs générations et un ennemi juré de la France, de ses idéaux et de ses valeurs On peut même devenir un islamiste radical ou je ne sais quoi d’autre. Et l’on peut, comme beaucoup de nos grands-parents venir en France défendre un idéal laïc, une République tolérante, un vivre ensemble autour de la fraternité. Comment de tels propos peuvent-ils être tenus sur une radio publique, sans une réaction morale, politique ? Cela laisse pantois. Là où nous pourrions être d’accord, c’est certainement sur le constat du recul du projet laïc, né principalement en 1905, après la séparation de l’église et de l’État,  et par là réaffirmer sa défense, principalement par l’intermédiaire de l’école . Force est de constater au fil des décennies que cette conception de la citoyenneté s’ est atténuée, voire  a complètement disparu. Evidemment ici, en Corse, cette idée d’une transmission « sanguine », héréditaire, donnant une légitimité particulière, normale, logique,  résonne tout particulièrement. Cela parle et fait écho. Et certains se frottent les mais de désigner l’étranger, celui venant de l’extérieur, comme le responsable des changements d’un monde, des pertes de certaines valeurs. Le bouc émissaire facile. Il va falloir se retrousser les manches pour re-défendre le droit du sol, le droit de celui qui travaille la terre, ici et partout, celui qui vit au pays même s’il n’y est pas né. En étant intraitable sur les règles de respect de l’autre, des libertés, de la tolérance certes. En refusant d’accueillir ceux qui tentent de déstabiliser pour x raisons l’équilibre délicat de notre démocratie, évidemment.  Et il va nous falloir retrouver le sens de l’hospitalité  qui a été toujours un fondement de notre société.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *