Arrêter le temps
Greenpeace ( la mer, le nucléaire), ATTAC ( la taxe Tobin, ) , SOS Méditerranée (le sauvetage d’êtres humains en Méditerranée), Amnesty International, (Droits de l’homme liberté de la presse, délits d’opinions, injustice) , Ligue des droits de l’homme ( Droits de l’homme), UNHCR ( Réfugiés), CAPJPO ,( Palestine) , Bloom ( sur-pêche, protection des océans), Médecins du monde ( santé, famine ) , U Levante ( Corse, environnement, justice), A Maffia no’, A vita iè (lutte anti mafia), POLLINIS, ( les abeilles) , les Restos du coeur, les sites de pétition: Sumofus, les lignes bougent, Change.org, 350.org, MesOpinions, Avaaz, les sites d’information Mediapart, Blast, d’entretiens Thinkerview, la forêt amazonienne, les baleines, les camps de torture en Libye, les violences faites aux femmes, l’homophobie, les pesticides de nouveau autorisés en agriculture, la sécheresse au Sahel et aussi en Corse, la guerre en Ukraine, le réchauffement climatique, l’extension de l’OTAN, la destruction de l’école publique et des services publics, … je ne sais pas où m’arrêter.
Voilà en tout cas ,en une semaine, une journée, par mail, message, notification, post face book, par quoi mon attention et mon cerveau sont sollicités. Et mon temps, car je lis, je clique, je réponds, je commente, je paye.
Si j’y rajoute mon champ personnel d’activités autour d’une association et d’un collectif citoyen, (outre quelques activités professionnelles et familiales,) il peut être logique de penser à la saturation. Signe des temps. Accumulation des sollicitations. Leurre du « tout accessible , tout possible ».
Ecran. Informatique. Cliquage. Bouffer sa contradiction chaque jour, en prônant une rupture avec ce monde qui mène à sa perte et en le consommant à en perdre haleine.
Comment freiner? S’arrêter? Descendre du vélo pour se regarder pédaler disait mon formateur Bafa il ya 46 ans. Sensation que le vélo a perdu sa chaîne mais de pédaler encore.
Le hasard (?) ,enfin mon fils m’a fait découvrir cette conférence d’un médecin québécois, Serge Marquis, https://www.youtube.com/watch?v=MzvF3OVWgZM qui prétend que s’arrêter est révolutionnaire.
Arrêtez vous un moment, rigolez un peu , observons le hamster dans nos têtes et reparlons en à l’occasion.. Car jamais , dit il avec raison, l’homme durant son histoire n’ été à ce point en « connaissance » de qu’il se passe sur sa planète, des drames qui s’y jouent, des catastrophes qui s’y produisent. Jamais il n’a eu accès à tant de « connaissances ». Mais est il capable de les absorber.? Je rajouterais jamais il n’a été à ce point en face de son impuissance à résoudre cette masse quasi infinie de problèmes. Certes il clique, il like, il partage, il pétitionne, il commente.
Il est sans doute temps, en plein état d’urgence , de s’arrêter, comme nous y invite Serge Marquis, et de réfléchir.
Voire de lire.
Le hasard (?), enfin mon amie Laetitia m’a fait découvrir un livre ,Ton absence n’est que ténèbres de l’écrivain islandais Jón Kalman Stefánsson. Un livre étrange et envoûtant, où le temps joue des tours, où on se perd, ou il s’’arrête et fait des bonds. Je suis actuellement dedans et perd en le lisant la notion de temps aussi. Je me retrouve ainsi à la 500 ème page alors que je venais de quitter la centième. Cela vous est arrivé j’imagine… Ma toute dernière lecture La plus secrète mémoire des hommes, de Mohamed Mbougar Sarr, prix Goncourt2021, avait eu ce même effet, d’autant plus troublant qu’il évoque la puissance du livre. Ecriture, littérature, création, imaginaire : art. Un remède contre la folie des temps modernes ? Une piste en tout cas.
l an 01 on
arrete tout et c est pas triste ( gebe et reiser )