Coup de grisou #1


Société / lundi, avril 26th, 2021

Quand tu te lèves le matin et que tu as cet arbre en fleurs devant toi, ce cerisier, tu ne peux pas t’empêcher de penser : « chanceux que tu es ». Derrière tu as la montagne, l’air est pur, tu entends les oiseaux, tes poules sortent du poulailler, tu respires et tu penses « quoi d’autre… ? »

Et bien mes pensées dépassent les montagnes et je me mets à penser aux  migrants, aux palestiniens, aux syriens, aux kurdes, aux  femmes battues et assassinées, aux  avocates qu’on laisse mourir de grève de la faim, aux enfants dans les mines de cobalt pour nos batteries de téléphone, à l’industrie du plastique et du pétrole qui continue de démolir notre espace de vie…

Pourquoi ? Pourquoi faire ? Serais-je masochiste ? Je pense en fait à cet effet pervers de l’uniformisation de l’information et son  seul sujet :la COVID ! Tout le reste a été balayé, relayé en faits divers. Unique obsession et unique sujet de conversation : le taux de contamination, le nombre de cas, le nombre de vaccinés, de réanimations, de décès, de guéris, la date du confinement, du déconfinement, le couvre-feu.

Et Daesh ? les ouvriers qui meurent sur le magnifique chantier de la coupe du monde au Qatar ? La hausse de mortalité des abeilles ? La surpollution de la Méditerranée ? la forêt Amazonienne qui brûle ?  …

Relégués…

Alors oui peut-être je me fais du mal pour rien, car de penser à ça, ne sauve personne. N’aide personne. Mais quand même, là devant mon arbre, mon beau cerisier qui me donnera de belles cerises, enfin surtout aux oiseaux, je pense aux autres, chose devenue rarissime. Réflexe d’enfant gâté ? de celui qui a eu la chance de profiter d’une soixantaine d’années paisible ? Peut-être… Mais pour apprécier la vue sur le paysage il faudrait qu’elle soit partagée par plus de monde.  Et que cette contamination qui enflamme le monde ne fasse pas oublier ceux qui mouraient avant, meurent pendant et sans doute après.

Une réponse à « Coup de grisou #1 »

  1. Ben oui, dans l’accueil car indépendant de ma maîtrise mais la tristesse est là car mes pensées sont aussi pour ceux dont on ne parle pas car ça ne fait pas assez de « buzz » ou pas vraiment de peur car ce ne nous touche pas de près…. alors ben oui, à quoi ça sert d’être là heureuse dans son jardin, à travailler tranquille…trouver la paix en soi va aider la paix autour à se mettre en place mais nous devons être plus nombreux. Alors oui Laurent continues de penser au-delà des montagnes en vibrant la paix et la joie, l’effet papillon est il possible.? Le galet lancé sur la surface de la mer ou du lac , fait des ondes circulaires qu’on ne voit plus, continuent à rayonner…

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