un avis: le mien


Société / lundi, novembre 16th, 2020

covid, complot, crise, peur…. etc.

Mon avis

Je pensais pouvoir échapper au débat , et sur ce virus et sur ce film intitulé «  Holdup. » J’avoue y rechigner, car on en parle tant que j’aurais bien aimé continuer à m’occuper d’autres choses, de poésie, de cinéma, de littérature. Mais d’une part ne pas en parler pourrait paraitre pour de la suffisance, du mépris ou du déni, devant un sujet si brulant et actuel. Partagé par tant de monde visiblement ; Parce qu’aussi je me suis retrouvé « pris à parti » , même faiblement, au sujet de mes doutes,  et que cela mérite explications et réponses. Par contre je me refuse à des réponses sporadiques, au cas par cas, tant l’avalanche d’infos, fake news, commentaires, avis se multiplient ; je préfère une réponse , certes longue, mais la plus complète possible ;

 

Que dire ?

D’abord que comme d’habitude je m’élève contre cette dualité imposée, ce fameux face à face, pour ou contre « le port du masque, « le film Hold up », cette furieuse manie de voir le monde en noir et blanc, les bons contre les méchants. Cette volonté systématique du « si tu ne penses  pas comme moi tu es contre moi ». Le monde n’est pas séparé en deux, même si tout est fait pour nous y amener.  Il demeure, et je le revendique, le droit et la volonté  de réfléchir, d’analyser, d’essayer de comprendre. Ainsi nous pouvons être autre chose que d’un côté, des macronistes, défendant le port du masque, le confinement, les violences policières, les gestes barrières, le vaccin, etc ou de l’autre , des irresponsables , inconscients, complotistes, anti 5G, responsables de la contamination et des morts dans les hôpitaux.

Je fais partie d’un camp, inexistant formellement, qui dit : combattons la peur car elle empêche de réfléchir. Forgeons-nous une opinion.

C’est sans doute une de mes principales critiques du film Hold up. A part des lourdeurs, (travellings, musique), des procédés plus que discutables ( itv de chauffeur de taxi ou autre inconnu, itv anonyme avec voix trafiquée, des images des dégâts faits par le masque), la durée, le coté fourre-tout ( vive le tri sélectif) , c’est surtout la mise en scène d’une nouvelle peur à la place d’une autre. L’un des intervenants cite Montaigne : « Ce dont j’ai le plus peur c’est la peur ». Et moi je pense que c’est cette peur qui paralyse, la capacité de réflexion, de réaction, d’action ; D’un certain côté le film tend à faire peur, à instaurer un autre climat de peur, de ces méchants, de cette élite conspirationniste, et c’est peu productif en terme de compréhension et de lutte.

Dans une vidéo le jeune et talentueux Docteur Fouché nous livre quelques outils de communication en évoquant les truismes. Vous enchainez quelques  vérités « validables », des informations avec lesquelles vous êtes d’accord  et vous faites valider la solution, l’explication finale.  Cette technique employée par les autorités concernant la Coronavirus semble être à l’œuvre ici aussi. Car, et c’est un point de vue personnel, on peut valider une grande majorité des informations mises en avant dans le film, mais pas obligatoirement la conclusion. Le complot.

C’est un point de vue que je défends depuis le début et je continue pour le moment. Je crois à la convergence des intérêts ( vous vous rappelez on parlait lors de ND des landes de la convergence des luttes )   plus qu’à la construction d’un plan établi. Je pense que c’est une forme délirante du capitalisme moderne qui a convergé pour donner ces situations tant en terme de santé, d’éducation, d’information, de répression, de contrôle des populations. Je crois que sans cesse l’homme (s’) invente des « responsables « humains ou dieux, se trouvant « au dessus ». Il a besoin d’identification de responsables. Ils font peur et en même temps ça rassure. Si on les déglingue on aurait gagné… Je pense en terme de système, qui a progressivement déraillé, échappé à ceux qui l’avaient nourri, et qui repose sur l’avidité, la cupidité, la possession, le pouvoir. Je pense dans ces cas-là à ces films des frères Cohen, où la bêtise humaine dérape légèrement, puis s’amplifie et finit en catastrophe, et rien n’arrive à l’empêcher.  Je crois ici plus au fabuleux pouvoir de la bêtise humaine plutôt qu’un plan diabolique de cerveaux milliardaires. Ceci n’enlève en rien à la réalité de la puissance pharmaceutique, du pouvoir de l’argent, du pillage de la planète, de la puissance des grands groupes financiers (Blackrock), de l’asservissement, du contrôle, et globalement d’une crise autour du travail, de la santé , du sens.  Avec ces phénomènes de corruption, d’incompétence, de magouilles, de manipulations, tricheries, mensonges en tous genres.

La différence entre penser réels tous ces phénomènes et le complotisme ? Les relier tous entre eux et penser qu’ils sont conçus sciemment par quelques têtes pensantes. L’importance ? Se tromper de cible en identifiant des individus et non un système global.

L’urgence de réaction par contre reste la même.

 

Concrètement : essayer de maitriser la peur, celle qu’on veut à tout prix nous imposer. Essayer de réfléchir. Et refuser l’infantilisation, la culpabilisation. Ainsi après nous être fait balader, de décisions contradictoires en injonctions absurdes, de privation de libertés en appel à la délation, il faut tester notre capacité à la désobéissance civile, et savoir formuler les pistes « d’une autre manière » d’appréhender cette crise telles que :

  • La recherche de l’origine du virus (enquête autour du labo P4) pour mieux comprendre de quoi il est fait.
  • La confirmation de l’échec d’un mode de vie qui a propagé le virus, en terme de réchauffement climatique, de destruction de la biodiversité, d’industrialisation, de pillage des ressources, de destruction de notre immunité.
  • La mise en place d’un grand plan de santé publique pour cette épidémie et surtout les suivantes *
  • L’ouverture de tous les lits des cliniques privées en cas de surnombre dans l’hôpital public…( ah le surnombre était déjà là ? bizarre on a l’impression que c’est juste depuis 6 mois)
  • La communication sur l’imbécilité d’un vaccin. Comme de nombreux spécialistes l’ont expliqué il a été étudié et conçu sur un virus qui s’est totalement transformé. En dehors des risques sur un produit non testé et aux effets secondaires non contrôlés, c’est une pure absurdité.
  • Le rétablissement du droit des médecins de prescrire le médicament qui leur semble approprié.
  • Le renforcement de nos défenses immunitaires par une meilleure qualité de la nourriture, de l’’air, de nos modes de vie.
  • S’occuper des cas symptomatiques, des personnes vraiment malades, et ne pas faire subir à une population entière des mesures disproportionnées et inutiles.
  • L’arrêt de la propagation de la peur par la diffusion de chiffres faux ou trafiqués. (A ce titre le passage du film Hold Up sur les séquences du test est très instructif 😉

Une fois ceci développé, alors oui, se laver les mains, faire gaffe, se faire moins la bise, laisser chacun en fonction de son bon sens adopter une distance, une attitude  qui lui parait bonne. Se sentir responsable, et aller se balader sur le sable, sur un sentier, sur l’eau ( en bateau, pas de méprise)  sans passer pour un criminel ou un inconscient ;

 

Ce que ça révèle

Un monde fracturé, entre les citoyens et leur « élite ».  A ce titre il faut noter l’incroyable réaction de choc des médias et politiques à la diffusion de ce film. Alors que nous baignons ou nous frottons à toutes ces opinions, quotidiennement depuis 6 mois. C’est d’ailleurs l’une des remarques concernant le film juste un bout à bout de phénomènes déjà bien connus et pas d’’éclairage particulier. Tout cela est relié à une crise profonde de la démocratie, de la représentation, du pouvoir et de ses excès, de l’éducation, de l’information. On était déjà au courant, certes, mais  cette crise est rendue plus visible, évidente, terrible.

L’autre fracture est plus proche et plus directe, elle concerne notre cercle familial, d’amis, et surtout en nous-mêmes, comme le dit si bien ici Albert Dupontel. Nos doutes, nos contradictions, notre difficulté à faire ensemble, nos peurs, se sont réveillés, ou amplifiés.

 

Pour conclure…

 

Dans son livre « Origines » ( à lire comme tous les autres) Amin Maalouf évoque son aïeul qui perd tout lorsque l’empire ottoman disparait . Son identité, ses repères, sa fonction sociale, son être. Un monde entier disparait, ancien, et sa disparition était insoupçonnable. Il le réalise à la fois brutalement, mais ne peut se rendre compte de l’immensité du changement, des modifications profondes de la société, de l’Europe, du monde.  

L’époque que je vis me fait penser à cet aïeul libanais. Je n’ai pas vu le monde changer à ce point, je n’ai pas compris assez vite que le monde dans lequel j’étais né, j’avais été élevé, dans lequel j’ai travaillé, me suis battu, avait quasi disparu. Comme le raconte toujours aussi bien le même Maalouf, j’ai vécu une époque d’affrontement de deux idéologies. Né en 1956, 10 ans après la deuxième guerre mondiale, je vivais dans un monde marqué par l’affrontement entre deux idéologies. Toutes deux sans doute terrifiantes mais qui quelque part en se faisant la guerre se neutralisait. L’une des deux, le capitalisme a gagné la partie, conquis toute la planète avec sa valeur fétiche l’argent. Mais ce capitalisme a muté, très rapidement, très violemment, et s’est transformé en quelque chose de différent, le capitalisme de surveillance . Révolution numérique, transferts et marchandisation de données, reconnaissance faciale, privatisation de la santé, disparition des services publics, apparition d’immenses groupes financiers créant des lois, y échappant, détenant le pouvoir, surveillance par drones, fichage généralisé, … etc… nous avons changé d’âge si on fait référence à l’âge de pierre , d’ère si nous faisons référence à l’ère industrielle. On l’a senti. Mais nous n’avons pas encore réalisé l’importance de la mutation et ses conséquences.

Dans cette situation, il est évident que nos moyens de réaction, d’action, de réflexion, d’attitudes doivent changer, évoluer. Ici,  Geoffroy de Lagasnerie évoque la fin de nos moyens de lutte « classiques » ou habituels ». Il nous appartient de faire appel à notre imagination pour en inventer de nouveaux.

 

* je ne crois pas à « l’invention » d’un virus par Gates. Je pense que le fait que lui et d’autres en aient parlé depuis longtemps est le signe d’une évidence : savoir que nous allons être frappé par une énième épidémie, pas la peine de créer un virus . Ce que font ces grands groupes financiers c’est ce que ne font pas nos gouvernants : analyser un  phénomène, anticiper, mettre des moyens. Dans des buts différents : Dans un cas, pour le profit, dans l’autre pour nous protéger.

* je préconise l’écoute des interviews faites sur thinkerview: https://www.thinkerview.com C’est complet, intéressant, instructif. D’une manière générale je conseille le « temps long », de se méfier des raccourcis, des slogans, de ce monde du fast, rapide, speed, où on bouffe du n’importe quo. Ecoutons les histoires. En entier. Prenons le temps !! 

6 réponses à « un avis: le mien »

  1. Belle analyse Bibi!! Bravo.
    Opposons à la peur……la joie, le faire ensemble, et évidemment l’amour.
    On en a grave besoin pour vivre et encore plus aujourd’hui.
    Beijos

  2. Coucou,
    Merci Bibi
    Ton analyse non manichéenne m’a fait du bien…
    Je n’ai pas voulu voir le film, lasse de tous ces débats comme tu dis si polarisés… Et pas ma place dans un camp comme dans l’autre…
    Je t’embrasse
    Christine

  3. Merci pour ce partage d’opinion. Oui, trouvons en nous-même, tout un chacun , de nouveaux chemins pour préserver la vie, la liberté. Et de nouvelles façons d’être ensemble, pour résister (peut-être même « lutter » en effet ), faire face avec le plus d’efficacité et de discernement à cette peur qui envahit nos vies.

  4. Merci Laurent !

    Tu as réussi à formuler ce que m’inspire ce moment de civilisation et, en particulier ce film et tant d’autres sur ce sujet.
    Mon père me posait un jour cette question simple : « Qu’est-ce que croire ? »
    Question simple mais tellement troublante.
    Sa réponse était brève cependant :  » C’est admettre pour vrai ce qu’un autre vous a dit »
    Il est donc essentiel et salutaire, comme tu le fais, de vérifier, confronter, peser, valider ou pas tout ce qu’on voudrait nous imposer comme des vérités en essayant au mieux de se débarrasser des clichés et des œillères qu’on accepte passivement par confort ou par paresse intellectuelle.
    Restons donc éveillés et fidèles à nos idéaux d’humains libres et sans peurs.
    Une autre citation que mon papa utilisait souvent : « La peur n’évite pas le danger, elle le multiplie »

  5. Merci de m’inviter dans ton blog, merci de ta confiance et merci d’avoir pris le temps de remettre « les pendules à l’heure ». Déjà avant ce film , on a eu des tas de messages alarmants mais sans fondements réels. J’ai parlé avec des ami(e)s convaincus mais flous. J’hésitais à faire un genre d’édito …tu as exprimé mon ressenti tant pour ce film que pour l’infantilisation et l’engrenage passif des modes de vie.
    Amicalement et bisous pas contagieux!

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