18 mars : anniversaire . 

Ça y est, j’ai compris…

Je ne serai jamais numéro un mondial au tennis. Pourtant quand j’allais voir Rod Laver ou Ilie Nastase au stade de Coubertin ou à Roland-Garros, je m’étais imaginé qu’un jour je serai à leur place ,je l’ai rêvé. J’indiquais même au collège sur les fiches de renseignements à la question « Quel métier voulez-vous faire plus tard » je répondais champion de tennis,

Je ne serai pas non plus le capitaine de l’équipe de France, de football ou de rugby lors d’une coupe du monde victorieuse de surcroît ! Si j’ai vu Raymond Kopa avec le stade de Reims et  surtout serge Blanco avec le XV des bleus, j’avais rêvé de grand triomphe.

J’ai compris aussi que je ne serai pas le nouveau Spielberg français palme d’or à  Cannes acclamé par un public en délire suite à un film d’une originalité rare, salué par la critique comme le renouveau de la nouvelle vague…

J’ai compris que je ne serai pas une rockstar fracassant sa Gibson sur la scène comme Pete Townshend que j’avais vu au palais des sports pendant que Roger  Daltrey faisait tournicoter son micro au-dessus de sa tête. Waouh c’était tellement génial que je m’étais imaginé qu’un jour, peut-être je serai à cette place….

C’est quand même dingue le nombre de rêves, complètement fou que l’on peut faire lorsqu’on est jeune !

Naïf aussi …

Idiot

car la vie a passé,  comme dit Alain Souchon,  je l’ai vu passer plutôt au volant d’une Simca rouillée, mais ça a été tellement chouette… Rouillée, c’est un peu comme la voiture en ruine dans le terrain avec du petit Nicolas : tu es au volant ,tu fermes les yeux, tu fais Vroom Vroom et tu fais les plus beaux voyages. Alors non je n’ai pas  battu John McEnroe suite à un dernier revers magique et d’un passing shot inoubliable.

J’ai juste fait  quelques matchs de championnat au fin fond de la Vendée, avec une bande de copains et on s’est bien marré, je n’ai pas cassé de guitare dans une foule en délire, mais j’ai su préserver la mienne à gratter quelques chansons de Brassens, de Souchon, d’Anne Sylvestre.

Et comme c’était bien!

je n’ai jamais marqué un incroyable but dans la lucarne en dernière minute de la coupe du monde de football. J’ai juste joué au foot , au handball, au basket. Même au rugby à Noirmoutier !, et maintenant je tire des buts à mon petit-fils et dans  toutes ces situations je n’ai fait que me régaler.

Et non je n’ai pas gravi les marches de Cannes ni même gagné le moindre prix dans un Festival.

J’ai juste fait pendant 30 ans des documentaires pour des chaînes régionales et  ça a été un immense bonheur de rencontrer tous ces gens, ces passionnés, de leur métier, de leur âne, de leur art, ces artistes , artisans, circassiens, pêcheurs, sauniers, ces militants.  Ils ont enrichi ma vie net continuent de le faire et continueront encore pendant un certain temps.

Pourquoi je me pose ces questions ? Je ne sais pas trop peut-être parce que le jour d’un anniversaire qui m’approche des 70 ans, je m’aperçois d’un parcours mais d’une envie toujours présente de projets, d’ envies de demain, de combats encore à venir même s’il est vrai que ….

Enfin vous voyez quoi… Il y a de quoi être un peu déçu par l’état du monde, et inquiet de notre capacité à le faire évoluer vers plus d’humanité.

Mais que voulez vous ? Vieillir c’est retrouver sans doute l’utopie de sa jeunesse non ? Alors continuons.