Je me rappelle enfant avoir entendu cette chanson de Guy Béart  

Qu’on est bien dans les bras

D’une personne du sexe opposé

Qu’on est bien dans ces bras-là

Qu’on est bien dans les bras

D’une personne du genre qu’on n’a pas

Qu’on est bien dans ces bras-là

C’est la vraie prière

La prochaine aime le prochain

C’est la vraie grammaire

Le masculin s’accorde avec le féminin

Visiblement il l’avait écrite pratiquement l’année de ma naissance en 1957, mais elle avait fait carrière car 10 ans plus tard elle était toujours sur les ondes.

C’est tellement étrange de réentendre cette voix de la bien-pensance de l’époque, de la « moralité »,  et cela mesure le chemin parcouru le temps d’une vie !

Nous avions dans les années 70 vu éclore sur la place publique la revendication de l’homosexualité, principalement avec le « coming out « de l’ami Jean Louis Bory sur le plateau de Philippe Bouvard en 1973. et avec son très beau livre « Ma moitié d’orange ».

Suivirent ceux de Chazot, Peyrefitte, et la suite est connue, enfin je l’espère : PACS, mariage, possibilité d’être parent, reconnaissance en somme.

. Pourquoi évoquer cela ? Parce que nous manifestions alors dans ces fameuses années 70 pour la reconnaissance des droits des homosexuels sans être nous mêmes homosexuels ( pour la plupart) ; pour l’égalité des droits des femmes sans être des femmes.

Et il en allait de même, pour le Vietnam sans être vietnamien,  contre l’apartheid  en Afrique du Sud sans être noir, contre le racisme sans être arabe, contre l’antisémitisme sans être juif ( bon dans mon cas ça peut se discuter ). Et aujourd’hui de défendre la langue corse sans être corse.

Alors aux gens qui prétendent que nous ne sommes pas légitimes à dénoncer un génocide, à apporter notre soutien à une population massacrée, à dénoncer l’assassinat ciblés d’enfants , de journalistes, de personnels hospitaliers ou humanitaires, que nous « importons » un conflit extérieur , que cela ne nous regarde pas, qu’il y a des gens à aider ici aussi, etc … c’est à dire tout le baratin pour nous faire taire, et bien je dis ceci: il n’est pas besoin d’être palestinien ou israélien, arabe ou juif,  pour dénoncer tout ceci.

Juste un être humain.

Qui  se désole de la perte d’humanité.

Qui considère chaque être humain à égalité, quelque soit sa religion, sa couleur, sa nationalité , sa langue, son lieu de naissance. Excusez nous . Appelez cela de l’’humanisme, de la solidarité , de l’empathie, du bon sens, , appelez le comme vous voulez, vous êtes tellement fort pour nommer les choses, les autres .

Mais vous ne nous ferez pas taire. Vous n’avez jamais réussi. Et vous n’y arriverez jamais .